Voici le lien pour voir l’étude, les tableaux comparatifs et même la photo des plats que les gens ont mangés : https://osf.io/preprints/nutrixiv/rdjfb/
Les participants n’étaient pas diabétiques, n’avaient pas de cancers ou de conditions psychiatriques, mais la plupart étaient en surpoids ou obèses. Donc, probablement pas très métaboliquement flexible pour la plupart.
Les gens étaient affectés à l’une des deux alimentations pour 2 semaines et ensuite alterner pour deux semaines de l’autre alimentation. Les gens pouvaient manger à leur faim. C’est-à-dire qu’ils ont reçu 3 repas par jour et des collations au besoin.
Les macronutriments étaient ceux-ci :
• Céto : 15 % protéine, 10 % glucides et 75 % lipides
• Végétalien : 15 % protéine, 75 % glucides et 10 % lipides
Le but de Hall était de garder les protéines aux mêmes pourcentages et d’alterner les deux autres macronutriments aux mêmes ratios pour pouvoir comparer.
Les participants ont mangé en moyenne 689 calories de moins sur l’alimentation végétalienne comparativement au cétogène. C’est une différence importante. La masse de bouffe était beaucoup plus élevée pour le groupe végétalien vs le cétogène (2.1 kg vs 1.4 kg). Ça veut dire que les gens ont mangé plus en volume lorsque végé, mais moins en tant que calorie. C’est logique avec un taux de lipide à 10 %.
Les deux groupes ont perdu du poids.
Le groupe cétogène a perdu du poids rapidement au début (de l’eau et glycogène selon l’étude), mais la perte de masse grasse était plus élevée pour les végétaliens à la fin de l’expérimentation. Plusieurs vont être étonnés de ça mais pas si l’on considère qu’il y a eu un écart de 689 calories par jour en moyenne.
Voici d’autres observations :
• Le taux de sucre était plus élevé chez les végés que chez les cétos
• Les triglycérides plus élevés chez les végé que chez les cétos
• LDL plus élevé chez les cétos que chez les végé. La grosseur des particules a favorisé les végé également.
• Inflammation (hsCRP) inchangée chez les cétos et diminuer chez les végé
• Thyroïde (T3 total et T3 libre) stable chez les végés et diminuer juste un peu chez les cétos.
• Les protéines végétales ont maintenu la masse musculaire.
Un des problèmes de l’étude est le fait que c’était seulement 4 semaines (2 semaines par alimentation), mais Hall mentionne que c’est difficile d’enfermer les gens pour plus de 4 semaines afin de vraiment contrôler ce qu’ils mangent.
Nous savions déjà que les 2 aspects qui apportent le plus de satiété sont les protéines et les fibres. Plusieurs pensent que les lipides ont en effet important sur la satiété, mais ce n’est pas le cas surtout si les lipides proviennent d’huile plutôt que d’avocat par exemple.
À court terme, l’alimentation végé semble apporter une plus grande satiété selon cette étude. Je pense qu’il est par contre plus difficile de maintenir un taux de lipides à 10 % maximum sur le long terme dans la vraie vie.
L’alimentation cétogène semble supérieure lorsque vient le temps de mesurer la stabilité de la glycémie qui est un facteur important pour notre santé également.
Il aurait été intéressant d’avoir un 3e groupe avec des protéines autour de 30 %, glucides autour de 40 à 45 % et lipides autour de 25 à 30 %. Il aurait été intéressant de mesurer les niveaux de certains nutriments, la composition du microbiote et autres.
S’il y avait eu un groupe avec le même ratio de 15/75/10 (prot/carb/gras) avec protéine animale, est-ce que les résultats auraient été les mêmes ou mieux ou moins bons comparativement aux protéines végétales? Le sujet est ouvert aux spéculations
Comme je dis TOUJOURS : « L’alimentation parfaite et pour le restant de notre vie n’existe pas! Ça dépend de la personne et du contexte à un moment précis. »
J’ai vu plus d’une personne très bien performer sur les deux types d’alimentations. J’ai aussi vu le contraire assez souvent également.
Les fibres jouent un rôle important pour notre satiété. Si l’on mange beaucoup de plantes, on va manger plus en quantité, mais moins en calorie. Les calories sont l’un des aspects qui vont influencer la perte de gras et autres aspects de notre santé, niveau d’inflammation, etc. mais le portrait global est beaucoup plus complexe que seulement des calories bien entendu.
Ça demeure intéressant de voir ce genre d’étude qui n’avait probablement pas été faite auparavant.
Danik Legault, ND.A.